Rocky, ce petit boxeur sans envergure ni avenir, arraché soudain à l'anonymat des salles miteuses pour se saisir à son tour d'une part du rêve américain, voulait surtout tenir la distance — être encore vaillant sur ses deux jambes au coup de gong final. Et comme l'atteste la charmante statue de la Liberté figurant sur la miniature ci-contre, il est en passe de remporter son pari insensé. Bill Conti, reflet fidèle des états d'âme de notre héros depuis le début du film, donne là un ultime coup de collier, entre cuivres rageurs et mélopée fragile, pour sceller son triomphe personnel.